jeudi 3 mars 2011

La Chapelle : les candidats privilégient la proximité

 Les candidats Élisabeth Gariglio, Fati Leprévot, Marie-Françoise Pautras et Gérard Fridblatt (de g. à dr.) réunis au restaurant L'Horloge à Buchères (photos Jérôme BRULEY)

Débat très animé pour les cantonales entre M.-F. Pautras, G. Fridblatt, É. Gariglio et F. Leprévot à un mois du premier tour


Quatre candidats aux prochaines élections cantonales (le représentant du FN n'a pu être présent à ce rendez-vous) ont participé au cinquième débat organisé par notre journal. Un débat vif, direct, réunissant Marie-Françoise Pautras (PCF), conseillère générale sortante, Gérard Fridblatt, candidat « indépendant », Élisabeth Gariglio (Nouveau Centre), et Fati Leprévot (La Nouvelle Agora).
Faut-il s'en étonner, Marie-Françoise Pautras a mis d'emblée l'accent sur le caractère particulier de ce canton urbain : « C'est un des plus défavorisés du département. C'est la raison pour laquelle je me révolte au plus haut point contre la suppression des bourses aux lycéens. Une décision qui concerne 380 familles dans l'Aube, les plus pauvres, alors que la solidarité et le social représentent la compétence majeure du conseil général », lance-t-elle.

« Avec mon cœur… »


Gérard Fridblatt soutient la décision de supprimer les bourses aux lycéens, même s'il reconnaît « qu'elle ne convient à personne. » Il ajoute « qu'il faut parfois faire des choix et réaliser des arbitrages. » Il ajoute que l'avenir du canton passe par celui du département. « Et si on n'augmente pas les emplois, il faudra faire toujours plus de social », explique-t-il.
Élisabeth Gariglio est sur la même longueur d'onde. « Avec mon cœur, je suis pour le maintien des bourses, mais intellectuellement, non. » Elle considère que tout est question de proportion et qu'il faudrait plutôt privilégier les actions en faveur des familles touchées par la maladie d'Alzheimer.
Fati Leprévot déplore pour sa part le manque de concertation avec les acteurs sociaux sur ce dossier. « On supprime les bourses à des familles qui sont déjà dans le désarroi. Lorsqu'on est fils de médecin, il est plus facile de faire des études. On aurait dû organiser une consultation avec les citoyens sur ce projet », affirme-t-elle.

« Chauffeurs de bus et agresseurs »

Cette table ronde a été pour elle l'occasion de développer sa motivation principale : la mise en place d'une démocratie directe avec la consultation des citoyens par référendum ou par internet. Elle considère que les élus « font toujours la même chose » et qu'ils ne s'attaquent pas au cœur des problèmes. Par exemple, concernant les agressions de chauffeurs de bus, elle constate « qu'on se contente d'installer une caméra et une baie vitrée dans les bus, alors qu'il faudrait mettre autour d'une table les chauffeurs de bus, les agresseurs et les usagers des transports. »
Les quatre candidats
sont au moins d'accord sur un point : le besoin de proximité et le rôle que doit avoir le futur conseiller général dans ce domaine.
Ainsi, au sujet de la requalification urbaine du quartier Chantereigne, gros projet urbanistique à venir, Gérard Fridblatt estime que le conseil général « doit être moteur pour la création de liens, de points de rencontres et d'échanges sur la révolution du quartier. » Il ajoute que la Ville de La Chapelle-Saint-Luc « fait son travail », mais que cela ne suffit pas et qu'il convient de travailler au-delà « pour réduire le sentiment d'insécurité souvent lié à l'isolement ».

Trop d'effets d'annonce

Sur cette même question, Élisabeth Gariglio considère que le conseil général est dans la bonne voie. Elle note toutefois qu'il convient d'améliorer l'accompagnement des familles sujettes à l'angoisse du déménagement. « Il est indispensable de prendre en compte la dimension humaine. Les gens vont vouloir retrouver la voisine du dessus qui prépare le couscous et celle d'en dessous qui garde les enfants », commente la candidate du Nouveau Centre.
Marie-Françoise Pautras déplore que, sur le projet de l'ANRU, « il y a eu des effets d'annonce trop tôt. On nous avait dit que les pelleteuses devaient entrer en action dès 2006. Ce fut très anxiogène pour les habitants. Le conseil général devrait davantage s'investir sur ce projet au plan financier », lance-t-elle.
À l'inverse, elle estime qu'il est déplacé aujourd'hui d'investir 27 millions d'euros dans un auditorium.
« Dans un contexte de crise, c'est perçu comme une dépense de prestige. » Elle considère que Philippe Adnot « est en retard d'une guerre » du fait de la réforme des collectivités territoriales. « Le conseil régional va devoir passer de 49 à 138 élus. L'argent de l'auditorium sera mieux investi à élargir les murs de la Région », affirme-t-elle.
Point de vue très différent d'Élisabeth Gariglio et de Gérard Fridblatt.
La première voit dans l'auditorium « un beau projet », car la tenue de congrès « peut permettre aux télévisions de France de parler de nous. ». Faire de Troyes une ville de congrès lui apparaît comme « une idée honorable ». Gérard Fridblatt considère que l'auditorium est une bonne chose. « Si ça peut ne rien coûter et rapporter, alors il faut le faire », estime-t-il. Fati Leprévot est plus dubitative. Elle relève le coût élevé de l'opération, regrette l'absence d'une étude de marché et d'un référendum sur un tel
projet.

Article publié dans l'Est-Eclair et Libération-Champagne le 25 février 2011

http://www.lest-eclair.fr/index.php/cms/13/article/512005/CANTONALES__La_Chapelle___les_candidats_privilegient_la_proximite

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